Le Corbeau et le Renard: 3 lécons pour la société moderne
Mar 14
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Daniel Bobasha
La fable Le Corbeau et le Renard, écrite par Jean de La Fontaine, est l’une des plus célèbres de la littérature française. Son enseignement sur la flatterie et la naïveté reste pertinent aujourd’hui, particulièrement dans notre société moderne où l’apparence et la persuasion jouent un rôle central.
Résumé de la fable
Un corbeau perché sur un arbre tient dans son bec un fromage. Un renard, attiré par l’odeur, lui adresse des paroles flatteuses : il vante sa beauté et prétend que s’il chantait, il serait le plus noble des oiseaux. Séduit par ces compliments, le corbeau ouvre son bec pour chanter, laissant tomber son fromage que le renard s’empresse de ramasser. La morale de l’histoire est claire :
“Tout flatteur vit aux dépens de celui qui l’écoute.”
Léçons pour la société modene
1. La manipulation par la flatterie
Aujourd’hui, nous sommes constamment exposés à des discours enjôleurs, que ce soit en politique, dans le marketing ou sur les réseaux sociaux. Les influenceurs, les publicitaires et les politiciens usent de stratégies pour séduire et manipuler l’opinion publique, tout comme le renard avec le corbeau. Il est crucial de rester vigilant et de ne pas se laisser berner par de belles paroles sans substance.
2. La surestimation de l’image
Le corbeau est préoccupé par son apparence et cherche la reconnaissance. Cela rappelle la quête effrénée de validation sur les réseaux sociaux où les likes et les compliments deviennent une drogue. Comme le corbeau, beaucoup tombent dans le piège de l’illusion et finissent par “perdre leur fromage” : leur temps, leur authenticité, voire leur bien-être mental.
3. Le pouvoir de l’intelligence et de la ruse
Le renard représente l’intelligence stratégique. Dans le monde professionnel, politique et économique, ceux qui savent user de persuasion et d’analyse ont souvent un avantage sur ceux qui se contentent de paraître. Cela nous rappelle que la vraie force ne réside pas seulement dans l’apparence ou la possession matérielle, mais aussi dans l’esprit critique et la capacité à anticiper les intentions des autres.
Conclusion
Le Corbeau et le Renard nous enseigne une leçon toujours d’actualité : la flatterie et la naïveté peuvent coûter cher. Dans un monde où l’image, la persuasion et la ruse sont omniprésentes, nous devons développer notre esprit critique, nous méfier des belles paroles et valoriser l’intelligence plutôt que l’apparence. En fin de compte, la vraie sagesse réside dans la capacité à voir au-delà des illusions et à ne pas céder aux artifices de ceux qui veulent exploiter notre vanité.
Texte complet de la fable
Texte complet de la fable
Le Corbeau et le Renard
Jean de La Fontaine (Fables, Livre I, 1668)
Maître Corbeau, sur un arbre perché,
Tenait en son bec un fromage.
Maître Renard, par l’odeur alléché,
Lui tint à peu près ce langage :
« Hé ! bonjour, Monsieur du Corbeau.
Que vous êtes joli ! que vous me semblez beau !
Sans mentir, si votre ramage
Se rapporte à votre plumage,
Vous êtes le Phénix des hôtes de ces bois. »
À ces mots, le Corbeau ne se sent pas de joie ;
Et, pour montrer sa belle voix,
Il ouvre un large bec, laisse tomber sa proie.
Le Renard s’en saisit et dit : « Mon bon Monsieur,
Apprenez que tout flatteur
Vit aux dépens de celui qui l’écoute.
Cette leçon vaut bien un fromage, sans doute. »
Le Corbeau, honteux et confus,
Jura, mais un peu tard, qu’on ne l’y prendrait plus.
Jean de La Fontaine, Fables, Livre I, 1668.